
Atelier co-design : guide client débutant
Découvrez comment impliquer efficacement vos clients non techniques dans un atelier de co-design pour créer des solutions centrées utilisateurs.
Le 13/12/2025
Comment impliquer efficacement vos clients dans la conception de vos produits, surtout lorsqu’ils ne sont pas issus du monde de la tech ? C’est tout l’enjeu d’un atelier de co-design bien orchestré. De plus en plus d’équipes produit et UX font appel à ce type d’atelier collaboratif pour recueillir des insights riches, renforcer l’adhésion et co-construire des solutions réellement centrées utilisateur. Mais lorsqu’on travaille avec des profils non techniques, la méthode doit être adaptée : vocabulaire accessible, outils visuels, rythme inclusif…
Organiser un atelier de co-design avec des clients non techniques ne s’improvise pas. Il s’agit de créer un cadre rassurant, stimulant et productif, dans lequel chacun peut contribuer, quel que soit son niveau de familiarité avec le design ou le numérique. Dans ce guide, nous vous accompagnons étape par étape pour transformer ces échanges en véritables leviers d’innovation partagée.

Préparer un atelier de co-design inclusif : objectifs, participants et logistique
Avant de réunir tout le monde autour de la table, il est essentiel de poser les bases d’un atelier de co-design réussi. La clé ? Une préparation claire, inclusive et orientée vers l’action.
Clarifier les objectifs
Commencez par définir ce que vous attendez concrètement de l’atelier. Voulez-vous créer des personas, cartographier un parcours utilisateur ou esquisser des premières maquettes ? En fixant des livrables précis, vous faciliterez l’engagement des participants et la structuration du temps.
Composer un groupe équilibré
Un bon atelier repose sur la diversité des points de vue. Invitez entre 6 et 8 personnes, en mélangeant profils métiers, utilisateurs finaux et clients non techniques. Ces derniers apportent une vision précieuse de la réalité terrain : leur ressenti, leurs frustrations, leurs attentes. Inutile d’avoir des compétences digitales, l’atelier est justement là pour les inclure facilement.
Soigner la logistique
Réservez un espace lumineux, modulable et convivial. Prévoyez des outils simples : post-it, feutres, paperboards, mais aussi une solution digitale comme Miro ou FigJam pour garder une trace. Si des participants sont à distance, prévoyez une configuration hybride fluide.
Préparer le facilitateur
Le rôle de l’animateur est central. Il doit créer un climat de confiance, encourager toutes les voix – surtout celles qui doutent d’avoir leur place – et veiller à ce que le rythme reste dynamique. Son objectif : rendre le processus accessible à tous et transformer les échanges en matière exploitable.
Une bonne préparation, c’est offrir à chacun un cadre où il se sent légitime, écouté… et prêt à co-créer.
Animer efficacement une session de co-design avec des clients non techniques
La clé pour animer un atelier de co-design avec des clients non techniques, c’est de créer un environnement bienveillant où chacun se sent légitime pour contribuer. Tout commence par un cadrage clair et rassurant : explique les objectifs, le déroulement, et surtout, rappelle que tout le monde a une voix utile, peu importe son niveau technique.
Adoptez une posture de facilitateur, pas d’expert. Utilisez un langage simple, bannissez le jargon et préférez les analogies concrètes. Par exemple, comparez un parcours utilisateur à une visite dans un musée plutôt qu’à un tunnel de conversion. L’objectif est de rendre les concepts accessibles et engageants.
Privilégiez des outils visuels et tangibles :
- Post-it colorés pour faire émerger les idées
- Cartes d’empathie pour explorer les émotions et besoins
- Prototypes papier à découper, dessiner, manipuler
Pacez l’atelier avec des temps courts et dynamiques. Alternez phases de réflexion individuelle et échanges en groupe pour maintenir l’attention et stimuler la créativité. N’hésitez pas à intégrer des jeux ou des icebreakers pour détendre l’atmosphère.
Encouragez l’expression libre : aucune idée n’est mauvaise. Notez tout, même ce qui semble farfelu : cela peut devenir un levier d’innovation. Pour canaliser l’énergie collective, utilisez ensuite une méthode simple de tri, comme le vote par gommettes, pour prioriser les idées.
Enfin, soyez attentif à chaque voix. Valorisez les apports, reformulez si besoin, et veillez à ce que personne ne monopolise la parole. Un atelier réussi, c’est un espace où les participants repartent avec le sentiment d’avoir été écoutés… et utiles.
Transformer la créativité en livrables concrets : synthèse, priorisation et plan d’action
À la fin de l’atelier, les idées fusent… mais encore faut-il les transformer en livrables concrets et exploitables. C’est ici que la magie de la synthèse opère.
Structurer les apports sans noyer l’essentiel
Commencez par regrouper les idées par thématique : besoins utilisateurs, fonctionnalités, irritants, opportunités. Utilisez des post-its virtuels ou physiques pour visualiser les regroupements. Cette étape permet de faire émerger des patterns et de basculer du chaos créatif à une vision structurée.
Prioriser avec les participants
Une fois les idées consolidées, impliquez les clients non techniques dans la priorisation collective. Des méthodes simples comme la matrice impact/effort ou le vote par gommettes permettent à chacun de peser dans les décisions sans jargon complexe. L’objectif est de faire ressortir les solutions les plus désirables, faisables et utiles.
Donner forme aux idées
Transformez les concepts en livrables visuels et accessibles :
- Personas synthétisant les archétypes utilisateurs
- Parcours utilisateur illustrant les étapes clés et points de friction
- Maquettes basse fidélité (croquis ou wireframes) pour visualiser les solutions
Clore par un plan d’action clair
Formalisez les prochaines étapes dans un plan d’action partagé : qui fait quoi, quand et comment ? Définissez des critères de succès simples, compréhensibles par tous. Cela rassure, engage et donne une continuité concrète à l’atelier.
En rendant les résultats tangibles, accessibles et orientés vers l’action, vous transformez l’énergie collective en véritable levier de décision.
Organiser un atelier de co-design utilisateur avec des clients non techniques peut sembler ambitieux, mais c’est en réalité une opportunité précieuse d’aligner les besoins utilisateurs réels avec vos objectifs stratégiques. En impliquant vos clients dès les premières étapes de conception, vous valorisez leur expertise terrain tout en stimulant leur engagement.
En résumé, la clé du succès repose sur trois piliers :
- Une préparation rigoureuse qui anticipe les freins et favorise l’inclusion.
- Une animation structurée et bienveillante, qui facilite l’expression des idées, même les plus inattendues.
- Une restitution claire qui transforme les idées collectées en pistes concrètes et priorisées.
Adopter cette approche collaborative vous permet non seulement de créer des solutions plus pertinentes, mais aussi de renforcer la relation de confiance avec vos clients. Le co-design devient alors un levier stratégique, même (et surtout) avec un public non technique.

Crédits photo : Shutterstock / V. Garcia
Claire

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